vendredi 13 janvier 2012

10ème épisode Histoire ou légende




Après avoir expulsé les musulmans, la Septimanie se dota d'une administration comtale sous le Règne de Charles le chauve qui avait vendu ses peignes lors d'un vide grenier organisé par Lesourouge, dont je ne vous conterai pas les péripéties, mais qui fit les choux gras de la gazette locale. Nous eûmes droit à un comte nommé Oliba, au teint verdâtre, dont le sucesseur Oliba II ayant mûri, au teint par contre plus coloré, profita des largesses du Roi pour agrandir son domaine Le Carcassès et le Razès par mariage, une nouvelle famille élargit encore le territoire du côté de Béziers et d'Agde et la succession de morts et de mariages profita à Raymond Bernard Trencavel déjà Vicomte d'Albi et de Nîmes époux d'Ermengarde. Par la suite les Comtes de Carcassonne devinrent Vicomtes. La presque totalité des Citadins ayant reconnu un des leur, le comte de Barcelone comme Seigneur légitime, Trencavel en prit ombrage, appela Toulouse à la rescousse et reprit la Citadelle, le Comte de Barcelone assassiné dans notre bonne ville, les habitants craintifs, se mirent du côté du manche, comme les Chevaliers et l'Eglise. Mais cette soumission du peuple était liée à une promesse faite par Trencavel: rendre à Bérenger le troisième, Comte de Barcelone, sa propriété. Il n'en fut rien, parjure, Trencavel partit la fleur sur son haume pour la Terre Sainte.


Les Carcassonnais profitèrent de ce voyage, de cette croisère coûteuse pour le peuple, pour se rebeller contre les exactions du Vicomte, colérique et violent. Après des vacances longues, onéreuses de 4 ans dans les pays Orientaux, le Vicomte fut de retour au Pays. L'accueil ne fut pas celui auquel il s'attendait: pas de flons flons, pas de petits drapeaux, pas de jeunes filles aux gros seins comme il les aimaient, ... parès ... la révolte gronda, s'amplifia jusqu'au village de Couffe où un barde aimé de tout un peuple grattait un luth à se faire péter les cordes pour la défense de ce petit peuple plus Sudiste que Nordique. Le Vicomte dut s'enfuir et, revenus à leur premières amours les Carcassonnais versatiles prétèrent serment à Bérenger. Très vite, sournoisement, profitant des occupations guerrières de Raimond Bérenger, le Vicomte et son copain Toulousain prirent la Ville et la répression fut féroce, nezs coupés, yeux crevés, mutilations diverses et variées. Papa Trencavel et Roger s'en donnèrent à coeur joie, rebelote quelques années plus tard, le même sénario se reproduit malgré l'intervention de l'Eglise, la répression fut tout aussi cruelle, plus de 40 nobles se soumettent, des domaines sont confisqués, les chevaliers mis au plis, en semi-liberté, toujours sur place au service du Vicomte. Le gardiennage d'une tour fut associé à la possession d'un domaine. A la mort du père Ato, Roger dut partager avec ses deux frères, il hérita de Carcassonne, du Razès et de l'Albigeois. Les Bourgeois apparurent et commencèrent à s'immiscer dans les affaires publiques au détriment des "de", des chevaliers, des faux et vrais nobles, des miltaires.


Le temps passa, les années, les mois et les jours défilèrent: à la pauvreté succéda la richesse et surtout la misère des petites gens, les laborieux qui s'accrochaient désespérement à leur taudis, à leur abri de fortune. Nous les vîmes même, en 70, revendiquer, le pouvoir en place ayant tenté, après avoir détruit leur demeure et expulsé un grand nombre d'entr'eux, d'enchaîner les résistants, de les museler au profit des consuls et des bourges, commerçants et autres. Déjà à cette époque apparurent curieusement les "enfants de Trencavel" mais la marche inéluctable du temps et le pouvoir de l'argent virent disparaître la presque totalité des habitants. Il fallait bien en conserver quelques uns pour les faire de temps en temps aboyer avec juste raison, la soupape de sécurité était née. Bien qu'on affirme souvent que l'argent n'a pas d'odeur, d'autres avaient senti, reniflé, il y a quelques décennies déjà, l'odeur de la monnaie que des hordes de touristes venues du nord, les Goths, les ostrogoths, les allemands, sortiraient de leurs bourses pour des achats d'objets hétéroclites. Les commerçants aujourd'hui maîtres des lieux furent à leur tour victimes de leur prolifération et toujours tout aussi curieusement apparut un fier Trencavel Roger qui reçut une fessée après une agression verbale non justifiée, jour de pleine lune.

Antoine creusait, creusait, creusait, maintenant âgé sa fougue l'avait quitté depuis bien longtemps déjà, mais il creusait, creusait, descendre au plus profond, dans cette obscurité absolue, là où la terre se marie avec l'eau et le feu, était sa seule préoccupation, dehors, la douceur de l'hiver pertubait les gens. Les vendanges étaient terminées depuis bien longtemps et la préoccupation majeure des bourgeois et des petits bourgeois inoccupés pendant l'hiver, était les discussions, évitées pendant la saison par manque de temps car il fallait rentrer la monnaie, engranger pour des carrosses dorés ou tout simplement pour manger et payer des loyers exorbitants. Antoine était indifférent à ces préoccupations. Son château, Sa Cité, il se l'était appropriée, elle était à lui seul, personne mieux que lui connaissait le moindre recoin, la moindre pierre, d'ailleurs il savait, il comprenait, ressentait la pierre qu'il avait souvent caressée, allongé comme un lézard au soleil du printemps. Il humait narines grandes ouvertes ces odeurs, bien différentes et caractéristiques qui se dégagent de la pierre le soir venu lorsqu'elle a été chauffée par le soleil l'après midi ou, après un orage qui restitue cette tièdeur et ses effluves, seules reconnaissables par quelques rares citadins survivants exilés. Antoine creusait, creusait, creusait,  trouvera-t-il ce qu'il cherchait nous le saurons peut être dans un prochain épisode.

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