jeudi 29 novembre 2012

Ramassage de pignes

 
                                                                   Une activité aujourd'hui disparue: le ramassage des pignes (mot qui vient de l'occitan pinha ou pomme des pins) qui n'a rien à voir avec l'expression "je vais te filer une pigne" qui dans ce cas là, signifie je vais te filer un marron quoique le marron est peut être aussi dur que la pigne faite de bois gorgé de sève.
Pour ramasser des pignes il faut secouer (gangassar) l'arbre ce qui n'est pas évident du tout, ou bien attendre (esperar) le vent marin ...
Pourquoi ramasser des pignes? Jusqu'à ce jour la pigne est l'allume feux  le plus adapté et le plus efficace mais cela demande un travail, un transport, une place et du temps. De nos jours il est plus facile d'aller au super marché du coin  acheter des allume-feux de la grosseur d'une boite d'allumettes.
 
 
 

Sur les photographies, Elia et Justine ramassent des pignes pour le foyer du Restaurant les Buissonnets dont Elia a été la propriétaire active jusqu'à sa fermeture il y a quelques mois à peine.
 
 
 
 
Après l'effort, le réconfort !!!  
 
Coll particulière Cécile Cousteau

mercredi 28 novembre 2012

Ecole des Filles Cité 1950.1952




 Ecole des filles 1950


Ecole des filles 1952
Coll Jl Costes

mardi 27 novembre 2012

Comportes et hottes


Avec la modernisation et les machines à vendanger une image que nous risquons bientôt ne plus voir.
Dans les vignes
aux pieds de la Cité des porteurs, des hottes pour apporter la vendange au bout du rang des comportes, las semals,

 Etienne Vidal et Antoine Costes
  


photo " La Dépêche du midi "
Coll Jl Costes

Une famille de vendageurs aux pieds de la Cité Madame Barberis et ses petits enfants.

Collection particulière Paola Bourrel    

vendredi 23 novembre 2012

Ecole des Filles Cité 1945.1947


Ecole des filles  Cité 1945
Coll Particulière de Jl Coste


Le protège cahier offert aux élèves par la caisse d'épargne avec des conseils judicieux


"Ce que tu épargnes se multipliera pour toi" 

"Il faut épargner, même avec peu, l'essentiel est de recommencer et de persévérer"

jeudi 22 novembre 2012

Trouvaille et recherches 2010







Cet "éperon", "colline", "bute", ce Talus de la Barbacane est un site classé.  Les recherches ne sont pas courantes, toutes découvertes sont vite classées et enterrées, comme ici en 2010, peut être à cause de leur manque d'intérêt? Sur d'anciennes cartes postales nous voyons des pans de murs aujourd'hui détruits.

 coll.particulière T.Bucciol

Question: qui peut me dire l'origine  de ces murs?  à cet endroit il y a beaucoup d'eau et ..........
vous pouvez en commentaire répondre: merci de votre aide. Anton. 

lundi 19 novembre 2012

Hier et Aujourd'hui la rue du Grand Puits

 
 
Dans la rue du Grand Puits de nombreux magasins ont vu le jour à la place des garages, des habitations et autres espaces libres. 



 
 

 
 

dimanche 18 novembre 2012

Les Vieux




Un rendez-vous incontournable le " Pré haut " Les personnes âgées, à la retraite venaient y discuter l'après midi, pour " passer un moment " les informations y circulaient avec beaucoup d'humour comme savent le faire les méridionaux.


photo " La Dépêche"
Coll Jl Costes





mardi 13 novembre 2012

Louis ARAGON



      Je remercie  Mme Sylvie DAVID et Mr CARO de m’avoir autorisé à publier un texte dont voici quelques extraits. Aujourd’hui :"A l’heure où certains de nos gouvernants tentent d’édulcorer l’histoire, il nous semble important d’entretenir la mémoire authentique fondée sur des faits établis et vérifiables"
 
Août – Décembre 1940, Aragon et Elsa s’établissent à Carcassonne, route Minervoise où ils sont hébergés .

Elsa et Louis organisent ici la résistance intellectuelle face à la barbarie nazie et à leurs complices collaborateurs zélés. C’est ici, à Carcassonne où Aragon voulait rejoindre Gallimard, qui possédait une propriété à Azille et Villalier, que pour quelques droits d’auteur, le couple vécut jusqu’en Décembre. Car, Aragon comme Elsa n’ont plus aucun revenu, sont coupés de pratiquement tout ce qui faisait leur vie jusqu’en Mai 1940, à l’instar de ce qu’ont vécu de très nombreuses personnes dans un pays désorienté, maintenant dépecé et livré à l’arbitraire vychiste et nazie. Là, dans la cuisine, Pierre Seghers à qui avait été donné rendez-vous, et Aragon se mettent d’accord sur la stratégie à adopter pour déjouer les censures nazies et pétainistes Là, sur la toile cirée de la cuisine, que Aragon remet à Pierre Seghers plus de la moitié des poèmes du futur « Crève-coeur » écrits dans les Flandres, à Dunkerque, à Varetz.

C’est ici, du fond du désespoir atteint qu’Elsa dit : « Les douleurs ne se ressemblent pas, varient à l’infini. Ainsi le sombre malheur que nous éprouvâmes, à Carcassonne, aux derniers mois de 1940 ne ressemblait-il à aucune des peines jusque-là connues. Une mélancolie comme l’immobile eau noire du canal, noire comme les cyprès de cette ville. La citadelle croulante et factice…Le vent. Et notre seul havre, la chambre obscure de Joé Bousquet, son corps paralysé, décharné, étendu là depuis la guerre de 1914, Joé Bousquet, seule lumière, seule âme de cette ville aux portes closes, inhumaine. Non, il y avait aussi notre logeuse, une vieille demoiselle qui s’était prise d’affection pour nous, et de nous voir si démunis, ne sachant qu’entreprendre, qui était prête à acheter une épicerie pour nous en confier la gérance… ».

 C’est donc ici qu’Aragon a lu à Jean et Germaine Paulhan « Les lilas et les roses » qu’il venait d’écrire à Javerlhac en Dordogne. Jean Paulhan va transcrire ce poème de mémoire et le donner au Figaro, dans son numéro du 21 Septembre 1940 et du 28 (version corrigée) Le 2.09.1940 : Le général Weygand décerne officiellement à Aragon la « médaille militaire » et la « croix de guerre avec palme ». Joé Bousquet décide d’honorer Louis Aragon et charge Pierre et Maria Sire d’organiser un dîner. Maria et Pierre Sire « trouvent » deux poulets et reçoivent Joé Bousquet, Louis Aragon et Elsa Triolet, les Nelli, ceci dans leur maison, 18 rue Porte d’Aude à la Cité. Au cours de la soirée Joé Bousquet officie. Il utilise sa propre croix de guerre 1918) qu’il épingle sur la veste de Louis Aragon.

(témoignage recueilli par Sylvie David auprès de son père Henri Tort-Noguès. Transmission orale).

10.10.1940 : Mise au point par Aragon et Paulhan d’une sorte de code secret pour déjouer la censure.

27.11.1940 : Aragon et Elsa vont à Périgueux revoir Léon Moussinac, mis en liberté provisoire, et sa femme Jeanne. Moussinac note dans son journal : « Départ d’Aragon et Elsa Triolet. Nous avons passé ensemble cinq jours inoubliables. Enfin, parler librement. Rien n’est mort. Ni la France, ni la poésie, ni l’amitié. Nous vivons désormais les temps du sang et de l’espérance. Aragon du crève-coeur, Elsa des Mille regrets, vos lectures m’ont dispensé cet air sans quoi je ne peux pas respirer. Votre affection m’a refait ».

13.12. 1940 : Aragon a été malade ; il séjourne toujours à Carcassonne. Deuxième moitié de décembre 1940 : Aragon et Elsa font le voyage de Villeneuve-lès-Avignon pour se rendre chez Pierre Seghers. Aragon y écrit son article « Saint-Pol-Roux ou l’espoir » qui paraîtra dans Poésie 41, n°2, décembre

1940-janvier 1941.

Ce n’est qu’au 31.12.1940 qu’Aragon et Elsa déménagent à Nice et s’installent dans l’hôtel meublé Célimène, 63 rue de France. Claude :

« Dès Carcassonne écrit Sadoul, Aragon avait établi un plan de résistance littéraire « légale ». Son difficile combat durant la « drôle de guerre » lui avait prouvé qu’il pouvait continuer d’exprimer ses sentiments profonds par ses vers. Dans les nouvelles conditions créées par la défaite, l’occupation hitlérienne, le gouvernement Pétain, les censures de la Gestapo et de Vichy, il fallait organiser« légalement », par le moyen de la poésie, un mouvement de résistance littéraire qui utiliserait avec la fiction et les contradictions de « la zone libre » toutes les publications les plus diverses . « C’est la transposition, dans les conditions de l’après défaite de la stratégie dada et surréaliste d’avant 1924. Prendre appui sur les failles de l’adversaire pour faire passer la subversion » .nous dit Pierre Daix dans « Aragon ». A l’heure où certains de nos gouvernants tentent d’édulcorer l’histoire, il nous semble important d’entretenir la mémoire authentique, fondée sur des faits établis, vérifiables : Aragon et Elsa furent carcassonnais et nous osons penser que notre pays carcassonnais a été pour quelque chose dans la capacité de résistance de notre peuple, comme en témoignent les références explicites contenues dans les poèmes écrits ici.

Enfin, Aragon nous fournit ici un bel exemple de résistance intellectuelle à l’inversion des valeurs à laquelle Vichy ce livrait au même moment (voulant faire retomber sur le peuple son propre défaitisme, ses propres abandons), et ceci sans attendre quelque mot d’ordre venu « d’en haut », d’autant plus qu’Aragon était coupé de la direction du PCF depuis la mobilisation, puis la « drôle de guerre », puis la capitulation pétainiste. Puissions-nous, dans ces jours où toutes résistances aux volontés du pouvoir de nous soumettre aux dictats des puissances financières sont assimilées à des comportements réactionnaires, à des injures que nous ferions au « progrès », puissions-nous renouer avec l’esprit de résistance qui anima, dès les premiers jours de l’été 1940, tant et tant de nos mères et pères à qui parla le poète.

Poèmes de Louis Aragon



Poèmes écrits à CARCASSONNE en Septembre/Octobre 1940


Richard II Quarante, écrit à Carcassonne en septembre 1940

 Ma patrie est comme une barque
Qu’abandonnèrent ses haleurs
Et je ressemble à ce monarque
Plus malheureux que le malheur
Qui restait roi de ses douleurs

Vivre n’est plus qu’un stratagème
Le vent sait mal sécher les pleurs
Il faut haïr tout ce que j’aime
Ce que je n’ai plus donnez-leur
Je reste roi de mes douleurs

 Le cœur peut s’arrêter de battre
Le sang peut couler sans chaleur
Deux et deux ne fassent plus quatre
Au Pigeon-Vole des voleurs
Je reste roi de mes douleurs

Que le soleil meure ou renaisse
Le ciel a perdu ses couleurs
Tendre Paris de ma jeunesse
Adieu printemps du Quai-aux-fleurs
Je reste roi de mes douleurs

 Fuyez les bois et les fontaines
laisez-vous oiseaux querelleurs
Vos chants sont mis en quarantaine
C’est le règne de l’oiseleur
Je reste roi de mes douleurs

Il est un temps pour la souffrance
Quand Jeanne vint à Vaucouleurs
Ah coupez en morceaux la France
Le jour avait cette pâleur
Je reste roi de mes douleurs

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Zone libre, écrit à Carcassonne en Septembre 1940.

 Fading de la tristesse oubli
Le bruit du cœur brisé faiblit
Et la cendre blanchit la braise
J’ai bu l’été comme un vin doux
J’ai rêvé pendant ce mois d’Août
Dans un château rose en Corrèze

Qu’était-ce qui faisait soudain
Un sanglot lourd dans le jardin
Un sourd reproche dans la brise
Ah ne m’éveillez pas trop tôt
Rien qu’un instant de bel canto
Le désespoir démobilise

Il m’avait un instant semblé
Entendre au milieu des blés
Confusément le bruit des armes
D’où me venait ce grand chagrin
Ni l’œillet ni le romarin
N’ont gardé le parfum des larmes

J’ai perdu je ne sais comment
Le noir secret de mon tourment
A son tour l’ombre se démembre
Je cherchais à n’en plus finir
Cette douleur sans souvenir
Quand parut l’aube de septembre

Mon amour j’étais dans tes bras
Au dehors quelqu’un murmura
Une vieille chanson de France
Mon mal enfin s’est reconnu
Et son refrain comme un pied nu
Troubla l’eau verte du silence
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Ombres, écrit à Carcassonne en septembre, octobre 1940,

Ils contemplaient le grand désastre sans comprendre
D’où venait le fléau ni d’où venait le vent
Et c’est en vain qu’ils interrogeaient les savants
Qui prenaient après coup des mines de Cassandre
 
Avons-nous attiré la foudre par nos rires
Et le pain renversé qui fait pleurer les anges
N’avons-nous pas cloué la chouette à nos granges
Le crapaud qui chantait je l’ai mis à mourir
 
Aurais-je profané l’eau qui descend des neiges
En menant les chevaux boire à leur mare bleue
En août lorsque ce sont des étoiles qu’il pleut
Qui vous formula des souhaits sacrilèges
 
La malédiction des échelles franchies
Devra-t-elle toujours peser sur nos épaules
Nos vignes nos enfants nos rêves nos troupeaux
La colère du ciel peut-elle être fléchie
 
Ils regardent la nue ainsi que des sauvages
Et s’étonnent de voir voler chose insensée
Sous l’aile des oiseaux leurs couleurs offensées
Sans savoir déchiffrer l’énigme ou le présage
 
Nostradamus Cagliostro le Grand Albert
Sont leur refuge d’ombre et leur abêtissoir
Ils vont leur demander remède pour surseoir
Au malheur étoilé des miroirs qui tombèrent
 
Leur sang ressemble au vin mauvais des mauvaises années
Ils prétendent avoir mangé trop de mensonges
Ils ont l’air d’avoir égaré la clef des songes
Le téléphone échappe à leurs mains consternées
 
A leurs poignets ils ne liront plus jamais l’heure
Reniant le monde moderne et les machines
Eux qui croyaient avoir la muraille de Chine
Entre la grande peste et leurs bateaux à fleurs
 
Quelle conjugaison des astres aux naissances
Expliquerait leur nudité leur dénuement
Et ces chemins déserts de belle au bois dormant
Sous la dérision des pompes à essence
 
Dans le trouble sacré qu’enfantent leurs remords
Tout ce qu’ils ont appris leur paraît misérable
Ils doutent du soleil quand l sort les accable
Ils doutent de l’amour pour avoir vu la mort

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Les croisés

Reine des cours d’amour ô princesse incertaine
C’est à toi que rêvaient les mourants au désert
Beaux fils désespérés qui pour toi se croisèrent
Eléonore Eléonore d’Aquitaine
 
Elle avait inventé pour le coeur fou des sages
Tous les crucifiements d’un cérémonial
Ce n’est pas pour si peu qu’on l’excommunia
Livide au milieu de la fuite des pages
 
Mais ses adorateurs barons et troubadours
Se souvinrent d’avoir suivi Pierre l’Ermite
Chevaliers perdus de la Reine maudite
Avec ses lévriers ses lions et ses ours
 
Ils se souvinrent du frisson sous les grands chênes
Dans la ville romane où Pierre leur parlait
Vézelay Vézelay Vézelay Vézelay
Et ses manches semblaient lourdes du poids des chaînes
 
Le Saint Sépulcre alors n’était rien pour eux
Ecoutaient-ils les mots des lèvres diaphanes
Qu’ils y mêlaient un jeu terriblement profane
Amoureux amoureux amoureux amoureux
 
Ah quand ils entendaient dire La Terre Sainte
S’ils joignaient leurs clameurs aux cris fanatisés
C’est qu’aux mots les plus purs il pleuvait des baisers
Et son absence encore au silence était peinte
 
Le clair-obscur jetait sur sa robe un damier
L’écho blasphémateur répétait je vous aime
Quand le prédicateur disait Jérusalem
Et ses yeux s’éclairaient comme un vol de ramiers
 
Plus tard plus tard la démente aventure
Dont j’aime autant ne pas parler comme vous faites
Parce que j’ai le coeur plein d’une autre défaite
A laquelle il n’y a pas de delateur
 
Plus tard plus tard quand la souveraine bannie
Eut quitté son palais de France et ses amours
Ils trouvèrent la mémoire de ces jours
Et les mots passionnés de leurs litanies
 
Eveillèrent la rime inverse des paroles
Du prêcheur noir et blanc qu’ils avaient bafoué
La croix a pris pour eux un sens inavoué
Sans crime on peut nommer Sang-du-Christ les giroles
 
Mais ce ne fut enfin que dans quelque Syrie
Qu’ils comprirent vraiment les vocables sonores
Et blessés à mourir surent qu’Eléonore
C’était ton nom Liberté Liberté chérie