jeudi 6 février 2014

Mots et expressions de chez nous






BOUFANELLES, sarments et souquets
Une fois n’est pas coutume, voici des mots typiquement locaux, issus de la viticulture et qui plus est, sont en ce moment d’actualité puisque dans les vignes, les travaux de taille sont largement entamés.
Mais alors qu’avant, pendant que le vigneron taillait, bien souvent, son épouse façonnait de ses mains les  « boufanelles », fagots de sarments utilisés soit dans l’âtre de la cheminée pour lancer le feu, soit dans le barbe-cul pour faire les grillades parfumées  au thym et romarin de chez nous, bien sûr !
Et ce mot est indissociable de son compagnon : « les souquets », ces gros rejetons situés sur les ceps et devenus inutiles et que le vigneron taille pour donner de la force au pied.
Les deux mots : « boufanelle » et « souquets »  sont très utilisés, mais malheureusement plus personne ou si peu, n’en façonne, et je ne vous dis pas le prix chez les rares  distributeurs locaux ! Il ne reste qu’à aller les ramasser et à confectionner les « boufanelles » pour les grillades de l’été.
Mais, à Narbonne-Plage et sur le littoral, quand les routes côtières n’existaient pas, les autos de l’époque empruntaient les pistes de sable fin et certaines fois l’enlisement était inévitable ! Nous, nous le savions, mais combien de « parisiens » (appellation moqueuse de toute personne habitant au-dessus de Toulouse) se sont faits prendre au piège. L’indigène averti avait toujours dans ces cas-là, une « boufanelle » dans la malle de sa voiture et se faisait un doux plaisir de montrer son ingéniosité en glissant une « boufanelle » sous les roues motrices afin que la voiture redémarre.  
Autre utilisation : quand on fait sécher au frigo, un jambon, afin qu’il s’égoutte sans tremper dans son jus on utilise des sarments comme support, évidemment non traités pour poser sous la viande. De même pour le magret de canard que l’on fait sécher salé et poivré, on glisse deux ou trois sarments sous la viande, le gras restant dessus, afin que l’air puisse bien circuler et sécher naturellement l’ingrédient de vos futures salades.



Confection d’une BOUFANELLE

D’abord, il faut remarquer que le tailleur de sarments fait tomber les sarments coupés toujours dans la même rangée. Celui ou celle qui confectionne la « boufanelle », ce fagot de sarments, n’a pas à chercher les sarments.
Ces fagots sont confectionnés par cinq poignées toutes bien ficelées et liées ensemble. C’est par économie de bois que le vigneron, et souvent sa femme, confectionnaient   ces »boufanelles ». Deux poignées, une boucle et quelques « souquets », il y en avait assez pour faire cuire le « toupin » au coin du feu.
Enfin la « boufanelle » avait un « chignon » en son extrémité afin que les sarments ne s’éparpillent pas.


BLANQUEJER
Ici, quand vous voyez une personne « blanquéjer », soit elle a passé l’hiver dans les régions nordistes avec si peu de soleil qu’elle retourne ici toute « blanquette » , elle a perdu tout son hâle ou bien le plus souvent, elle se fait du souci ou elle a mal.
Pour les nerveux qui « blanquèjent », certains se rongent les ongles en public, d’autres tournent en rond, certains ont tellement de fiel au bout de leur « langue de peille » ( la peille est la serpillère de la ménagère qui ramasse toutes les cochonneries qui trainent au sol) qu’ils en deviennent, de rage, livides ou terreux, les plus nerveux ont eux, des tics incontrôlables.
« Blanquéjer » vous l’aurez compris, c’est devenir « blanc comme un linge ! » On peut aussi « blanquéjer » après une grosse frayeur, une belle peur.
Et puis, il y en a qui « blanquèjeront » naturellement. Ils iront chez le coiffeur, se feront teindre les cheveux, rien n’y fera. Ces cheveux blancs qui apparaissent et gagnent du terrain auront toujours le dernier mot. "Blanquejer", c’est donc prendre des cheveux blancs, au sens propre, et se faire du souci, au sens figuré.
Mais, que l’on se rassure : on « blanquéje » aussi avec l’âge, tout simplement.








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